Avec la lutte contre le changement climatique, une révolution écologique s’opère en Afrique. On le voit au Sénégal, pionnier dans la mise en œuvre des éco-villages, qui ont largement amélioré le quotidien des populations rurales.
Il y a, à ce jour, environ 400 éco-villages au Sénégal. Un éco-village est un ensemble d’habitats, souvent en milieu rural, dont le but est de créer une harmonie entre l’homme et son environnement. Centré sur un modèle économique alternatif, l’éco-village respecte les écosystèmes naturels. Il repose par exemple sur la production alternative d’énergie et la valorisation de ressources locales. La permaculture y trouve une place de choix : il s’agit d’un mode de production de cultures, s’inspirant du fonctionnement de la nature et des savoir-faire traditionnels. La permaculture positionne au mieux chaque élément, afin qu’il interagisse positivement avec les autres.
Lancé en août 2008, par l’ancien président, Abdoulaye Wade, le projet des éco-villages est financé par le Fond Mondial pour l’Environnement (FEM) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Demba Mamadou Bâ, directeur général de l’Agence Nationale des Eco-Villages (ANEV), ambitionne de créer 14 000 éco-villages au Sénégal avant 2020. À titre d’exemple, l’éco-village de Mbackombel, situé dans l’Ouest du pays, dispose de blocs arboricoles avec des arbres fruitiers et maraîchers. Il a aussi un bloc destiné aux arbres forestiers, pour produire du bois d’énergie, et protéger les espèces endémiques et médicinales en voie de disparition. Autre exemple : l’éco-village de Ndick, au Nord, où l’eau potable coule à flots et où l’électricité ne manque pas. Ainsi, ces éco-villages constituent le symbole d’une véritable révolution verte africaine.
Accès aux énergies vertes pour une meilleure qualité de vie
Au Sénégal, plus de la moitié de la population vit en milieu rural, où l’accès à l’électricité constitue un problème majeur au quotidien. Dans l’éco-village de Darsalam, des centrales et des panneaux solaires ont été installés, afin d’alimenter le village en énergie. Les populations ont aisément accès à l’eau potable et à l’électricité. Grâce à l’énergie renouvelable, l’électrification du village a amplement amélioré les conditions de vie des populations, tant socialement qu’économiquement. Des prises communautaires sont installées, et les batteries se rechargent le jour, pour éclairer la nuit. Villes et villages ont désormais les mêmes avantages.
Autonomes en énergie, en eau et en produits agro-forestiers, les éco-villages produisent des fruits, des légumes et du bois, tout en respectant les périmètres écologiques. Par ailleurs, ils permettent aux agriculteurs de cultiver leurs propres aliments, tout en accroissant leurs revenus. Grâce à leurs récoltes, les populations assurent leur sécurité alimentaire et financière. En effet, les villages verts regorgent d’activités génératrices de revenus : entre autres, le maraîchage, l’élevage, le commerce…
Aujourd’hui au Sénégal, comme ailleurs en Afrique, l’agriculture est pourvoyeuse d’emplois. On assiste au retour des jeunes dans les campagnes. Ceux-ci perçoivent l’agriculture comme une source d’opportunités stimulantes, d’autant plus que les villages verts ont considérablement amélioré la qualité de vie. Le colonel Moussa Diouf, coordonnateur du projet éco-village PNUD-FEM, ambitionne de transformer des milliers de villages en éco-villages. Pour ce, il entend essaimer des éco-villages un peu partout dans le pays, grâce à des partenariats avec les acteurs du développement local. Chaque éco-village nécessite un investissement moyen de 4 millions d’euros, avec des retombées considérables en termes d’impact : cela permet de générer 4000 emplois, de lutter contre la pauvreté, l’insécurité alimentaire et la dégradation des ressources naturelles.
Dans les villages sénégalais, les enfants sont sensibilisés au respect et à la protection de l’environnement. Ils apprennent à cultiver la terre, en la préservant. Les femmes jouent aussi un rôle capital dans ce combat pour le développement durable. Ainsi, l’éco-village est un lieu, où développement économique et respect de l’environnement se font écho.
Pour aller plus loin, écoutez l’émission de RFI !
4 Comments
Article très intéressant. Merci beaucoup.
C’est vraiment une bonne initiative venant d’un pays de l’Afrique. J’espère de tout cœur que ça ira de l’avant et que d’autres pays feront de même.
Merci Absa ! En effet, c’est une superbe initiative.
Bonjour,
Bravo pour ce projet vital !
Nous sommes une association Suisse (www.3soleils-bamako.org), et nous avons le projet de créer un village eco-durable à 50 km de Bamako, afin d’un faire un exemple pour d’autre villages au Mali. Le village en question est prêt à entamer ce changement avec notre aide. Nous allons collaborer avec IPR/IFRA, université à Kolikouro qui forme entre autre les ingénieurs agronomes et forestiers.
Nous avons besoin de conseils et de vos compétences pour ce projet!
Merci de nous contacter pour entamer un échange.
Bonjour,
Merci à vous pour l’intérêt.
N’hésitez pas à nous envoyer plus d’infos sur votre projet à contact@djouman.com. A partir de là, nous pourrons vous proposer un accompagnement.
A très bientôt.