Modèle économique élaboré par un industriel belge Günter Pauli, œuvrant pour des solutions zéro pollution, l’économie bleue est un concept parfaitement adéquat au continent africain car il implique de bâtir son économie autour de l’océan. Ainsi s’inspirer de la nature et adopter les bases de l’économie circulaire pour une économie respectueuse de son environnement : l’Afrique en a tout le potentiel.
Opposée au rouge, symbole de l’industrie et au vert du développement durable, l‘économie bleue est la couleur qui représente le mieux notre environnement : le ciel, les océans sont bleus et notre Planète vue de l’espace, est tout aussi bleue. Le concept semble tellement évident que l’Union africaine a placé ces potentiels dans son « agenda 2063 » pour une Afrique prospère.
Car rappelons-le, l’Afrique c’est 38 pays ayant une façade maritime ou un accès à la mer, 13 millions de km2 d’eaux territoriales sous juridictions d’Etats africains, et une immense économie de la pêche. L’Afrique doit et peut mettre en valeur ses atouts pour se placer dans ce nouveau contexte.
Les Seychelles, considérées comme pionnières de cette économie ont co-organisé, en janvier 2016 dernier le sommet de l’économie bleue à Abu Dhabi. Placé sous le thème « un océan, un avenir », les Seychelles réaffirment ainsi la volonté d’intégrer dans son plan de développement, les principes d’une économie zéro déchets.
Archipel de 115 îles dans l’océan indien occidental, les Seychelles sont une zone économique et commerciale couvrant 1,3 million de kilomètres carrés. Une économie dépendante du tourisme et de la pêche : 2 secteurs soumis aux ressources océaniques et activités maritimes connexes. D’où la nécessité d’un plan pour encadrer le développement de l’énergie maritime, moderniser les installations pour une meilleure gestion portuaire, valoriser le service des transports en impliquant les populations locales et la création d’entreprises de pêche. Permettant ainsi de favoriser un écotourisme…
Une stratégie qui fait des émules puisque, des projets carbones bleus fleurissent un peu partout sur le continent. Notamment au Kenya, au Togo, au Sénégal, au Madagascar ou encore en Afrique du Sud…
Ce dernier pays a mis en place un projet baptisé « Phakisa » (presser le pas en sesotho) pour accroitre le potentiel économique venant de l’océan. Lancé en juin 2014 pour servir de cadre à la valorisation de l’économie bleue, 4 secteurs prioritaires ont été identifiés comme nouveaux axes de croissance :
Une initiative qui permettra avec le temps d’accroitre le potentiel économique venant de l’océan. Un océan sollicité aussi par le Madagascar dont le président a affirmé sa volonté de convertir le pays à l’économie bleue. Persuadé qu’elle viendra doper l’économie de l’île à travers ses ressources nationales, comme la pêche, la navigation maritime, l’écotourisme et les énergies durables. En effet, autour de ses 5 500 kilomètres de côtes, l’état insulaire bénéficie d’un éventail unique de ressources naturelles côtières et marines.
Voie possible vers un développement sain en Afrique, l’économie bleue suscite un intérêt grandissant. Elle est au cœur des débats sur le futur économique et ses enjeux au point de parler d’or bleu. Et pour cause, le concept encourage l’entreprenariat social, facilite la restriction des pertes et des émissions
de carbone, privilégie les productions à faible coût favorisant ainsi emploi et croissance durables. L’économie bleue se concrétise principalement avec l’aquaculture, la mariculture, les activités portuaires, l’écotourisme côtier, les bioproduits marins ou encore la biotechnologie.
Mais avant d’en retirer tous les profits, des mutations sont à prévoir comme mettre fin à la pêche illégale, notamment en Afrique de l’Ouest : véritable saccage industriel de l’économie bleue africaine.
Pour aller plus loin : Le guide pratique du CEA publié en mars 2016.
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