Il y a un an, nous vous faisions découvrir Coliba : cette start-up ivoirienne qui collecte les déchets plastiques à Abidjan et Accra grâce à une application mobile. Un an plus tard que sont-ils devenus ? Yaya Koné, le fondateur, nous dévoile les avancées de son entreprise dans une courte interview.
Je suis Yaya KONE, titulaire d’un MBA en Management opérationnel et Développement durable à l’ISC PARIS. Je suis Co-fondateur de la startup COLIBA.
Ma première motivation est indubitablement ma prise de conscience sur la gestion des déchets plastiques : plus que jamais, il s’agit d’un enjeu majeur pour les grandes villes africaines comme Abidjan.
Chaque année, le district d’Abidjan produit 190.000 tonnes de déchets plastiques et seul 10% de ces déchets sont recyclés. Les 90% restants finissent dans les rues, les caniveaux, brûlés ou encore enfouis. La deuxième motivation est la volonté d’avoir un impact significatif sur la vie des gens.
Je pilote ce projet avec mon associé, Genesis EHIMEGBE, diplômé d’un Master Grande École en Ingénierie des affaires Internationales à Télécom École de Management à Paris. Nous avons également au sein de notre équipe, deux développeurs : Fawaz ADIZA, diplômé d’un master Grande Ecole en Science Informatique à l’Université Felix Houphouët Boigny de Côte d’Ivoire et Lamine AZINAKOU, Designer and Cross-platform developer. Nous sommes tous basé à Abidjan.
Notre activité se résume à la collecte de déchets plastiques à Abidjan. Nous avons une capacité de collecte d’1 tonne/ jour rien qu’avec les entreprises partenaires. Nous travaillons avec 50 collecteurs dont 80% sont des femmes. Nous disposons d’un centre de collecte où les bouteilles sont déchiquetées puis triées. Nous sommes en attente de nos premières machines à granulats pour ensuite les commercialiser à des opérateurs locaux.
Grâce à une simple touche, une personne qui utilise l’application mobile COLIBA est géo-localisée en temps réel puis mise en relation avec un triporteur, une tricycle où un centre de relais COLIBA le plus proche. En moins de trente minutes, une équipe vient récupérer les déchets plastiques. En contrepartie, COLIBA récompense les ménages avec des points rachetables en fonction du volume et de la qualité des matières recyclables qu’ils fournissent.
Nous avons déjà testé notre solution dans deux communes d’Abidjan. Notre objectif est de couvrir les autres 8 communes de la ville d’ici fin 2017. Aussi, nous déployons une nouvelle offre pour les entreprises : sensibiliser le personnel de manière ludique sur des sujets écologiques.
Notre antenne au Ghana développera un partenariat avec une multinational dans le domaine de la nutrition dans les mois à venir pour accroître notre taux de collecte. Les discussions sont en cours et on espère rapidement trouver un accord.
La première problématique est de préserver l’environnement et améliorer la santé publique. Selon les études de la Banque mondiale, un africain meurt toutes les 30 secondes à cause de la pollution. Ainsi, en améliorant la santé publique, notre projet contribuera à réduire les dépenses de l’Etat liées à la santé.
Le deuxième problème, c’est la création d’emplois. En Côte d’Ivoire, le secteur du recyclage emploie 10 000 personnes. COLIBA pourrait générer 1200 emplois d’ici 2021.
Nous initions des campagnes de sensibilisation dans les écoles et collèges à Abidjan. Le but recherché est de faire passer notre message sur la préservation de l’environnement à un maximum de jeunes. En deux mois, nous avons parcouru 18 établissements et touché plus de 15 000 enfants.
Pour les clients, nous avons signé un contrat d’exclusivité avec un groupe international dans le domaine de l’hôtellerie pour la collecte de leurs déchets plastiques.
De plus, les femmes sont au cœur de notre dispositif. Elles représentent 80% de nos agents de collecte. Nous prévoyons de leur donner accès à des formations professionnelles pour les faire gagner en compétence et en efficacité.
Notre objectif stratégique d’ici 5 ans est de pouvoir traiter 30.000 tonnes de plastiques dans six autres pays : Nigeria, Ghana, Sénégal, Cameroun, Togo, Bénin. Nous souhaitons mettre en place 18 centres de tri et une usine hautement technologique.
Pour la mise en œuvre effective de ce projet, nous avons besoin de réaliser de gros investissements. A ce jour, nous avons investi plus de 20 millions FCFA sur fonds propres pour réaliser les tâches les plus urgentes comme le développement de l’application web et mobile, la location d’un centre de stockage… Actuellement, nous sommes en contact avec des investisseurs car ce n’est pas un projet que nous pouvons autofinancer. J’en profite pour dire à tous ceux qui sont intéressés par ce projet de nous contacter sans hésiter.
Re-découvrir Coliba : COLIBA : collecte des déchets plastiques et protection de l’environnement
5 Comments
Bonne initiative et bon ckurage.
Je suis tres interesser par votre projet car jenvisage de faire le meme au Niger plus particulierement dans la ville de maradi.
Bonjour .votre projet est valorisant sauf si vous permettez de vous donner mon avis …je pense que le recyclage et valorisation des déchets ménagers est plus intéressant pour l economie du pays a traverd ce concept on peut produire : l électricité le npk pour l agriculture l’eau et autre dérivés et a se prix l unité coûte vers les 20 a 30 millions € …qui sera amortissable en 3 ans …il y a des banques mondiaux qui soutienne les privérs et les états pour ses projets ..
D autres détails je serai ravi de vous les fournir
Aziz kouadri d alger Algérie .
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[…] déja actives dans le domaine : à l’instar de Namé Recycling au Cameroun ou encore Coliba en Côte […]