L’Afrique souffre d’un mal endémique qui accable les entreprises qui veulent s’y développer: trop de produits importés qui ont du mal à séduire les populations locales. L’innovation ouverte est la solution pour construire des produits et services plus adaptés et appréciés par les marchés locaux africains. Elle permet, dès la phase amont, d’impliquer les parties prenantes africaines au processus de création.
Encore appelé Open innovation, l’innovation ouverte et collaborative est une démarche qui consiste à mobiliser l’intelligence collective dans le processus d’innovation. Le principe de l’innovation ouverte est de solliciter des compétences en interne ou en dehors de l’entreprise pour développer des produits ou services innovants mais aussi pour répondre à des défis sociétaux et environnementaux. Elle peut aussi être mise en œuvre par des associations, des organismes publics. L’innovation n’est plus réservée à des experts mais elle se veut participative. Le concept d’Open Innovation a été formalisé en 2003 par Henry Chesbrough, professeur et directeur du centre de recherche pour l’innovation ouverte de l’Université Berkeley en Californie.
Les pratiques qui lui sont attachées existent pour certaines depuis longtemps et ont en commun d’établir des relations de nature collaborative avec des parties prenantes externes. Le cas le plus classique est celui de la collaboration entre une entreprise et un fournisseur pour aboutir à la co-création d’un produit et/ou service. Les partenariats entre entreprise et université en sont un autre exemple. L’open innovation peut se pratiquer selon plusieurs degrés d’ouverture :
L’innovation ouverte et collaborative peut pendre différentes formes: collaborations, partenariats, concours d’innovation (encore appelé défis ou challenges), de hackathons (compétitions entre programmeurs)…
C’est une pratique en rupture avec la culture du secret des entreprises et pourtant qui séduit énormément. Aujourd’hui, elle est largement répandu dans le monde des entreprises avec des pionniers tels Procter&Gamble avec son programme Connect + develop ou encore Unilever. En Afrique, le grand champion reste le groupe Orange qui a choisi d’incorporer les impacts sociétaux à sa démarche: prix de l’entrepreneur social en Afrique, Orange Partners, organisation de concours pour les developpers (Data4dev, Hackethon), création d’incubateurs etc… De même, de nombreux grands groupes, à l’instar de Barclays africa organisent des concours d’innovation en Afrique pour trouver des « jeunes pousses » ou encore répondre à des problématiques auxquelles ils font fassent.
Tous les secteurs s’y sont mis: la banque, l’énergie, la construction, …
L’innovation ouverte est un moyen de stimuler la créativité voire l’innovation en créant notamment une émulation autour de différentes problématiques, d’apporter des idées nouvelles et « out-of-the-box », de profiter du dynamisme entrepreneurial des start-ups et être au plus proche du besoin de ses clients. Pour citer Bill Joy, co-fondateur de Sun Microsystems : »peu importe qui on est, la plupart des personnes intelligentes travaillent pour quelqu’un d’autre ».
Parmi les autres avantages de l’innovation ouverte, on peut citer:
Les principales réticences à l’innovation ouverte sont liées à la protection des données et à la propriété intellectuelle. Pourtant l’innovation ouverte suppose dans la majorité des cas la protection des droits de propriété intellectuelle. La confusion vient du fait qu’on associe innovation ouverte à open source où le savoir ou la technologie est libre d’utilisation et d’amélioration par le public.
Pour que l’innovation ouverte soit créatrice de valeur partagée, la démarche de mise en place doit être structurée et méthodique. Parmi les facteurs clés de succès, on peut citer:
Aujourd’hui les entreprises du monde se lancent à la conquête des marchés africains. Celles-ci inondent l’Afrique de produits importés: pensés, conçus et fabriqués à l’extérieur de l’Afrique par des personnes qui ont une connaissance très limitée voire inexistante de l’Afrique et de ses réalités. Les solutions toutes faites, venues principalement des pays développés, ont montré leur efficacité limitée: sur le long-terme elles sont trop onéreuses, trop contraignantes ou simplement inadaptées aux habitudes de vie, à l’environnement; les populations se voyant imposées des changements qui ne leur correspondent pas et qui dénaturent leur ADN. L’innovation ouverte est la solution pour créer des produits et services répondant aux enjeux des marchés africains.
L’innovation ouverte permet donc de réaliser des relations gagnant-gagnant entre les entreprises, les acteurs africains et leurs marchés. L’objectif de Djouman est de faciliter la démarche d’open innovation des entreprises du monde entier sur le continent africain en offrant un mécanisme transparent et efficace de mise en relation avec des pépites africaines.
3 Comments
Pour ma part je pense qu’effectivement notre chère AFRIQUE et le CAMEROUN en particulier sont rentrés dans une dynamique de développement de PME sur la base de projets novateurs notamment dans les domaines de l’agriculture et de l’électronique.
Toutefois le chantier reste grand mais nous avons déjà de nombreuses success story parlantes (Drone for Africa, cardiopad, etc.), donc oui, l’innovation ouverte est l’un des meilleurs moyens de se réaliser et de mettre sur pied toute une économie.
Merci de partager avec nous des success story d’innovations dans les énergies renouvelables.
Bonjour,
j’aimerais partager avec vous un article qui m’a beaucoup marqué, celui concernant la société TESLA.
je vous laisse le soin de le découvrir via le lien ci-dessous:
http://www.novethic.fr/lapres-petrole/energies-renouvelables/isr-rse/energie-solaire-des-innovations-qui-changent-la-donne-143602.html