De manière évidente, l’énergie solaire s’impose désormais comme le champ à explorer pour électrifier l’Afrique. De nombreuses start-up ont fleuri sur cette idée. C’est le cas de l’entreprise française, Sunna design, fondée en 2011 par Thomas Samuel, qui a inventé des lampadaires solaires adaptés aux climats tropicaux.
Pour ce programme, Thomas Samuel a reçu un prix prestigieux en 2014, remis par la revue du MIT, le Massachussetts Institute of Technology, une des plus grandes universités américaines.
La solution que propose Sunna Design tient en la création de mini réseaux électriques qui peuvent alimenter en électricité jusqu’à quatre foyers à partir d’un lampadaire solaire. Son innovation tient en des lampadaires « LED », c’est-à-dire à base de diodes électroluminescente (en anglais : Light-Emitting Diode, LED) mais qui fonctionne à l’énergie solaire. Chacun de ses lampadaires est capable d’électrifier quatre maisons et de résister aux fortes chaleurs. Ces lampadaires peuvent de plus s’installer en quelques minutes et ont une durée de vie de dix ans, sans maintenance. Le lampadaire promet d’être écologique et autonome. Les foyers qui y sont connectés bénéficient ensuite d’un service d’accès à l’énergie. Une solution qui pourrait coûter largement moins cher que le kérosène pour un équipement rentabilisé en 3 ans.
Pour créer ce produit innovant, l’entreprise a investi dans la recherche en collaboration avec l’INES, l’Institut National de l’Énergie Solaire, laboratoire public français, et le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives. Car les lampadaires solaires standards aiment le soleil mais craignent la chaleur et sont souvent hors d’usage au bout d’un an. L’entreprise a donc largement investi dans la recherche en collaboration avec le CEA-INES pour adapter ses lampadaires aux climats plus chauds.
L’entreprise Sunna s’est d’abord adressée aux marchés publics africains de l’éclairage des rues, avant de s’étendre au marché de l’électrification des particuliers. Un projet pilote sera d’abord lancé au Sénégal en mars 2016 auprès de 500 foyers. Une opération similaire aura ensuite lieu au Bénin, avant l’été. L’objectif de l’ingénieur bordelais Thomas Samuel est de lever 20 millions d’euros d’investissement en 2016. Les lampadaires seront fabriqués dans une usine en Gironde, et l’entreprise attend l’avance des frais de fabrication pour démarrer la production. Elle compte sur le « crowdlending », qui appelle des particuliers non aux dons, mais aux prêts, via le site www.lendosphere.com.
Les foyers qui sont connectés aux lampadaires de Sunna disposent d’une énergie suffisante pour éclairer l’intérieur de leur maison et recharger de petits équipements électroniques comme des téléphones mobiles ou des radios. Le service fonctionne sur la base d’un prépaiement par téléphone mobile, un système très répandu en Afrique, où peu de foyers possèdent un compte en banque mais 80% des personnes possèdent un téléphone portable.
Pour aller plus loin, le site de Sunna design