PARO-CI : une gestion performante des déchets électroniques

Après avoir abordé la question des déchets électroniques (DEEE pour déchets d’équipements électriques et électroniques), en Afrique et plus précisément au Ghana, cette semaine nous vous présentons le projet de PARO-CI, Programme d’assainissement et de Recyclage des Ordures en Côte d’Ivoire, organisation intervenant dans le domaine de l’environnement et du développement durable.

Pour faire face au problème de l’accumulation des déchets, les autorités ivoiriennes encouragent la création de centres de regroupement d’ordures. « Il faut que les Ivoiriens comprennent que la rue n’est pas une poubelle et il est important de les éduquer au trie jusqu’à la gestion des déchets par le recyclage et le compostage, source de revenus potentiels », a déclaré en février Mme Anne Ouloto, ministre de la Salubrité Urbaine et de l’Assainissement, après avoir visité deux de ces centres dédiés à la gestion des ordures à Bonoua dans le sud du pays.

Organisation de proximité visant à réduire de manière significative les nuisances environnementales et sanitaires à travers notamment sa plateforme de gestion des DEEE, PARO–CI espère traiter ces déchets électroniques tout en créant de la valeur. Créée en 2011, cette structure appuie notamment depuis 2014 des municipalités dans la collecte, l’enlèvement des ordures ménagères et la sensibilisation des populations.

Dans le cadre de ses activités, PARO–CI organise régulièrement des journées de salubrité nommées « opération coup de balai ». Destinées à sensibiliser sur la propreté de l’environnement, ces opérations visent à rendre les quartiers salubres en y impliquant toutes les couches sociales et à interpeller les populations sur les conséquences de nos activités sur notre environnement.

Pour son projet de gestion des DEEE, PARO–CI organise des formations au recyclage pour les producteurs et revendeurs des filières électroniques, ainsi que des campagnes de sensibilisation pour les consommateurs. Le groupe souhaite ainsi encourager les bonnes pratiques. A travers tout le pays, l’entreprise a donc mis en place un vaste réseau d’acteurs impliqués dans le recyclage des DEEE : des ferrailleurs, des électroniciens, des dépanneurs… PARO-CI apporte une solution appropriée pour structurer un secteur qui était jusque-là principalement informel. Les acteurs de cette filière travaillent dans des conditions d’une extrême précarité et les règles de sécurité de base ne sont tout simplement pas respectées, ce qui crée de graves problèmes tant sur le plan environnemental que sanitaire.

Les collectes de déchets électroniques s’effectuent sur les marchés, mais aussi auprès d’entreprises, d’administrations, des dépanneurs divers et des ménages. La partie valorisable et recyclable des déchets est alors triée : l’aluminium, le cuivre, le fer, l’acier et les circuits imprimés peuvent être ainsi récupérés, réutilisés et / ou revendus. Quant aux équipements informatiques, ils peuvent être réparés et reconditionnés. Cette initiative s’inscrit parfaitement dans une logique d’économie circulaire. Des plateformes et ateliers de retraitement ont pour cela été mis en place. PARO–CI s’engage aussi à organiser un suivi de ses missions et à poursuivre des travaux en recherche et développement sur ce type d’activité.

Espérons que cet exemple fera des émules en Côte d’Ivoire et dans les pays voisins, où PARO–CI a aussi été invité à partager ses compétences et a même, comme au Cameroun et au Sénégal, été largement distingué.

Crédit photos : PARO-CI