Entre 1990 et 2010, 2,3 milliards de personnes ont pu accéder à une source d’eau potable améliorée selon l’édition 2016 du Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau. Une évolution positive, mais insuffisante, car plus de 700 millions n’ont toujours pas accès à une eau propre et salubre, condition nécessaire à une vie saine. Dans ces conditions, la question de l’accès à l’eau pour le développement, notamment de l’agriculture devient centrale. Pour beaucoup, l’une des solutions d’avenir, notamment pour les pays d’Afrique aride est la micro-irrigation, dites aussi « au goutte-à-goutte ».
Grâce à ce système, l’eau utilisée pour arroser les champs s’égoutte lentement vers les racines des plantes, en coulant à la surface du sol ou en irriguant directement la les terres par un système de tuyaux. On parler dans ce cas de goutte-à-goutte enterré.
Cette technique est considérée comme l’innovation la plus importante dans l’agriculture depuis les années 1930, remplaçant une irrigation nécessitant trop d’eau. Le goutte-à-goutte peut également utiliser des dispositifs appelés « têtes de micro-vaporisation », qui pulvérisent de l’eau sur une petite zone, en micro aspersion. La micro-irrigation s’est développée en Europe dans les années 60, notamment dans la fruiticulture, la viticulture et l’horticulture. Puis elle connaît un essor dans des régions arides, en Californie et au Moyen-Orient. Depuis la fin des années 90, la micro-irrigation se développe dans des pays de l’Afrique, entre autres pour l’irrigation de petites exploitations familiales, même si elle est loin d’être répandue. Elle représente moins de 2% des surfaces cultivées au niveau mondial, du fait de son coût élevé en équipements.
Mais la méthode inspire les agriculteurs et les chercheurs. En Afrique de l’ouest notamment. Au Togo, où près de 80 % de la population vit du travail de la terre, de nombreuses entreprises commencent à investir dans la micro-irrigation Les pouvoirs publics ont ainsi mis en place le Programme national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire (PNIASA), pour relancer l’aide à l’agriculture, et il mise sur le goutte-à-goutte, adapté à un pays à la pluviométrie faible.
Le développement de cette méthode inspire de nombreux industriels, des Israéliens mais aussi Marocains. La société CMGP, basée à Casablanca et spécialisée dans les métiers de l’irrigation, réalise ainsi des projets clés en main pour tous les systèmes d’arrosage, qu’elle exporte en Afrique subsaharienne. Elle a développé plusieurs outils. Un exemple : le tuyau « Neptune », à goutteurs incorporés avec goutteur plat dédié à l’irrigation de cultures pluriannuelles et saisonnières. Il permet à une haute résistance au colmatage. Ou encore : UNIRAM, une ligne de goutteurs intégrés autorégulants.
Beaucoup reste encore à faire pour que ces projets s’implantent en Afrique et que leurs coûts diminuent, mais ils représentent de toute évidence des solutions d’avenir, alliant perspectives de développement et écologie.
1 Comment
Très utile article !
Bon à savoir.
Nous aimerions par votre biais découvrir d’autres techniques agricoles respectueuse de la biodiversité !
Merci et bravo.