L’Afrique, en marche pour le changement climatique ?

L’Ethiopie, l’Erythrée, le Soudan du Sud, le Tchad, la République centrafricaine, le Nigéria et la Sierra Leone font partie des 10 pays au monde les plus touchés par le changement climatique. Pourtant l’Afrique n’est responsable que de 2 à 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Mais comme le reste du monde, à l’approche de la COP22 (du 7 au 18 nov. 2016), le continent doit se transformer pour lutter contre le changement climatique.

Changement climatique en Afrique

Le réchauffement climatique a des conséquences catastrophiques sur le continent africain :

• inondations (multiplication de pathologie comme le paludisme ou la dengue favorisé par l’augmentation des précipitations et de la température, déplacement des populations, destruction de villages
• sécheresses (diminution des précipitations entraînant un taux de mortalité lié à la sécheresse très élevée, disparition progressive des glaciers comme celle du Kilimandjaro…)
• impact sur l’eau et sa qualité : au Nigéria par exemple, une partie de la population est privée d’accès à l’eau potable…
• l’agriculture et l’alimentation sont également touchées : réduction du rendement des cultures et de la production du bétail. On assiste à une crise alimentaire au Kenya, Ethiopie et Somalie pour ne citer que ces pays.
• impact sur la santé humaine : réduction sur la qualité de l’air, vagues de chaleur entraînant des maladies respiratoires.
• des populations plus vulnérables : femmes, enfants et population vieillissante sont fragilisés (pénurie d’eau, labeur, réfugiés climatiques).
• la sécurité nationale : le changement climatique génère des conflits internationaux souvent liés à la convoitises de ressources naturelles, de régions fertiles…

Pourtant l’Afrique consomme peu d’énergie : 621 millions d’individus n’ont pas accès à l’électricité. La consommation s’élève à hauteur de 139 milliards de KWH avec une population de 860 millions d’habitants. Moins qu’un pays comme l’Espagne qui consomme 243 milliards de KWH avec 47 millions d’habitants (Le Monde, 2016). Pour exemple, un tanzanien mettra huit ans à consommer l’énergie consommé par un américain en un mois !

Mais d’un pays à l’autre, les différences sont considérables. En effet, l’Afrique du Sud est le plus gros émetteur de gaz à effet de serre du continent : environ 500 millions de tonnes de CO² par an. Principal responsable de ces émissions ? le charbon, il produit 90% de l’électricité.

Miser sur les énergies renouvelables !

Les énergies renouvelables pourraient représenter 94% de la production électrique en 2050. Et l’Afrique dispose d’un grand potentiel pour le développement de ces énergies comme l’éolien, le solaire (notamment au Sahel) ou l’hydraulique (la centrale hydro-électrique en Ouganda). Beaucoup de pays africains misent désormais sur les énergies vertes.

Avec les technologies existantes, les émissions de carbone pourraient être réduites de moitié selon Greenpeace, à l’horizon 2050. Le continent pourrait être le précurseur d’une énergie abordable, créateur d’emplois et favoriser la croissance économique. Même s’il est vrai que pour les pays africains, le principal objectif est le développement économique.

Le continent doit toujours faire face à la faiblesse des économies, aux insuffisances dans l’éducation, la santé, et des infrastructures encore vulnérables dans de nombreux pays. Un constat mettant en lumière l’insuffisance des systèmes politiques à s’adapter. Alors qu’il est évident qu’un développement économique sans préoccupation environnementale n’est plus envisageable…

La COP22 – du 7 au 18 novembre 2016 – devra s’inscrire dans l’action pour concrétiser les divers axes retenus lors de l’Accord de Paris (1^er accord universel sur le climat). Chaque pays devant élaborer son plan national d’adaptation. Préserver la nature et son écosystème pour l’humanité et les générations futures, tel est le défi d’aujourd’hui pour l’Afrique.

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