La transformation digitale en Afrique passe par le mobile…

En Afrique, le nombre de personnes connectées ne cesse d’augmenter. Pas forcément par l’Internet haut-débit mais par la téléphonie mobile. Un essor spectaculaire : en effet on estime qu’en 2017, 97% des africains seront équipés d’un téléphone portable. Force est de constater que le téléphone est un enjeu de développement économique et numérique sur le continent noir. Et c’est par là que commence la transformation digitale en Afrique…

L’Afrique est le 2^ème marché mondial de la téléphonie mobile après l’Asie. L’utilisation du mobile dépasse à plus de 80% celle des ordinateurs, tablettes et autres supports de connexion internet. Des pays comme le Nigéria ou l’Afrique du Sud explose leur nombre d’abonnés.

Une révolution en partie due à la stratégie des opérateurs qui ont opté pour une faible marge, tout en misant sur un nombre élevé d’abonnés. Le tout en s’adaptant au marché africain et aux revenus faibles. Une vision qui a permit à la téléphonie mobile de se déployer très vite.

Le mobile plus que le fixe…

D’autre part, le développement des cartes prépayées (très utilisées) ou des recharges de crédit en ligne a démocratisé le téléphone portable. Certes le tarif abonnement reste encore élevé. Pourtant on observe qu’au Kenya le taux de pénétration du mobile était proche de 100% chez les 15-64 en 2011 !

Dans la banque et finance, on est passé d’une population peu bancarisée à une explosion dans l’usage des services financiers digitaux. On dénombre quelques 134 millions de comptes Mobile money actifs en 2015 sur une population totale de plus d’1 milliard. Les services de paiement mobile ont connu un développement rapide.

Outre les services bancaires, le mobile impacte tous les secteurs de la vie économique et sociale : santé, éducation, agriculture, entrepreneuriat… Au Sénégal ou en Ouganda, par exemple les agriculteurs peuvent connaître en temps réel les prix pratiqués dans les villes des produits au simple moyen de SMS. Un avantage commercial leur permettant d’améliorer leurs arguments en négociation quand on sait que seuls les commerçants disposaient de ces informations.

La « Tech » promise du numérique ?

Le téléphone mobile prend une place importante dans le quotidien des africains. Plus que l’internet haut-débit. Ce dernier est loin d’atteindre la dynamique de la téléphonie mobile. Le pourcentage d’abonnés est encore bas. Selon la BAD, il atteindrait à peine 6% contre une moyenne de 40% dans le reste du monde.

Sans doute que le coût de l’abonnement, de la connexion, les coupures d’électricité, le manque d’infrastructures ralentissent la croissance. Même si on admet qu’aujourd’hui on atteint 50% de la population connectée. Et ce n’est pas un hasard si le patron de Facebook a récemment engagé un périple en Afrique en commençant par Lagos, au Nigéria – la Silicon Valley de l’Afrique.

L’Afrique sera-t-elle the place to be du numérique dans quelques années ? Internet a quarante ans à peine et il est désormais difficile d’imaginer un monde sans le digital. L’émergence d’activités et d’innovations numériques engendre des vocations entrepreneuriales. Les jeunes africains veulent être membres actifs de cette transformation digitale de la société, de leur société.

Ce ne sont pas les exemples qui manquent : Jumia, Ringier Africa, Afrimarket… ou plus récemment Africa Tech Now dont l’idée est d’emmener au prochain Consumer Electronic Show à Las Vegas, dix startups africaines innovantes.

Il reste néanmoins une interrogation. Est-ce que toute l’Afrique profitera de cette révolution technologique ? Là est la question.

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