En décembre dernier, la tenue de la COP21 à Paris, en France a permis la signature d’un accord sur le climat, mais l’heure est désormais aux attentes de concrétisation. En Afrique, nombre d’acteurs du développement durable s’impatientent. Et alors que la nouvelle présidente de la COP21, Ségolène Royal, a effectué une tournée fin Février, le but est d’assurer que l’accord soit désormais ratifié par les chefs d’Etat partenaires.
En cinq jours, Ségolène Royal, qui remplace depuis peu Laurent Fabius à la tête de la COP21, a visité cinq pays : l’Ethiopie, la Côte d’Ivoire, L’Egypte, la Guinée, et Sénégal, parcourant 16 500 kilomètres. Pour compenser les 9,4 tonnes de CO2 émis lors de ce voyage, l’équivalent du bilan carbone d’un citoyen européen par an, elle s’est même engagée à financer des subventions à des associations de replantation.
L’accord signé à Paris le 12 décembre 2015 a été approuvé par 195 pays. L’objectif est maintenant de « transformer l’accord en action », pour Mme Royal. Selon cet accord, d’ici à 2020, la hausse du réchauffement climatique doit être maintenue en dessous de 1,5 °C. Pour y parvenir, la COP21 a mobilisé 10 milliards de dollars sur quatre ans pour les énergies renouvelables en Afrique, alors que 600 millions de personnes n’ont toujours pas l’électricité.
Le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, et le premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn, l’ont reçue. Ségolène Royal a également rencontré la Commissaire à l’Economie rurale et à l’Agriculture de l’Union africaine, Rhoda Peace Tumusiime, et répété que l’UA doit être associée à la sélection et au financement des projets. « Nous pourrons mesurer la réussite de la COP21 à ce que nous aurons été capables de faire pour le continent », a affirmé Mme Royal lors de son point de presse, mercredi 24 février, dans la capitale éthiopienne.
« Le continent le plus affecté par le réchauffement climatique en est le moins responsable », a précisé Ségolène Royal aux medias présents lors de son passage à Addis Abeba. « Certains territoires attendent parfois l’accès à l’électricité depuis des années. Il ne faut pas les décevoir ».
De son côté, en Guinée, le président Alpha Condé a rappelé sa volonté d’exploiter les potentialités énergétiques de la Guinée afin de faciliter l’accès de toutes les populations guinéennes à l’énergie. « Si nous avons de l’énergie, c’est une chance pour nous pays africains, car nous pouvons transformer nos matières premières sur place », a déclaré à la presse le président Condé. Selon lui, l’Afrique de l’Ouest, avec ses 300 millions d’habitants, est un marché important pour la commercialisation de l’énergie hydroélectrique. Un marché qui pourrait atteindre 600 millions d’habitants à l’horizon 2050.
Insistant sur le potentiel de L’Afrique en matière d’énergies renouvelables – entre énergie solaire, hydroélectricité, géothermie, ressources du sous-sol, la biomasse, ainsi que les énergies marine et éolienne, Ségolène Royal a conclu que le continent se trouve face à « un formidable défi, mais il est à portée de main », malgré le « cercle vertueux qu’enclenche l’accès à l’électricité : éducation, soin, emplois, etc. C’est un immense espoir qu’il faut concrétiser ». Selon elle, les 10 milliards d’euros promis seront débloqués rapidement. « Il y a ici un formidable espoir ici que je ne peux pas décevoir », a-t-elle reconnu.