Après les objets du quotidien (téléphones, voitures, électroménager), c’est au tour des villes d’être intelligentes. Smart city ou ville connectée allie innovation, technologie et développement durable pour le bien-être de ses citoyens. Un défi de taille quand on sait que les villes de demain sont confrontées aux crises économiques successives et aux problématiques du changement climatique. Phénomène mondiale : l’Afrique aussi développe ses smart cities…
Dans un contexte de vive concurrence entre les territoires, le concept de smart city, encore flou il y a quelques années, devient une réalité dans la plupart des villes. En effet, la ville de demain doit optimiser son fonctionnement, réduire les coûts, fournir des services adaptés à sa population (numérique, sécurité, santé), et proposer un système de transports à la fois efficace et respectueux de l’environnement.
L’Afrique : vaste territoire, 54 pays (1,2 milliards d’habitant), et une infinité de villes (450 millions d’habitants en milieu urbain)… On estime que 80% de l’activité économique à l’échelle mondiale se développe en milieu urbain. Actuellement, 31% de la population africaine est concentré dans les villes. Elle devrait passer à 50% en 2 050.
Alors pas d’exception, le continent africain voit aussi son paysage économique et urbain se transformer. Avec l’explosion de la téléphonie mobile (250 millions d‘abonnés), l’Afrique possède un atout majeur : une population jeune, connectée (51 millions d’utilisateurs Facebook) et entreprenante. D’où la volonté de certains pays de construire des quartiers dédiés au monde du numérique, afin d’en faire des plaques tournantes de l’innovation en Afrique.
Et avec des infrastructures moins développées, le continent africain peut en effet jouer cette carte agile pour ériger des villes intelligentes. C’est le cas de Nairobi (Kenya) et sa Konza technology City, d’Abidjan (Côte d’Ivoire) et son réseau de transports publics connectés ou encore le quartier numérique de Cotonou appelé Bénin Smart City.
Le Bénin envisage de créer le premier quartier numérique du pays. Un pôle technologique dont le chantier a commencé en février 2016. La Bénin Smart City est implanté au sein du quartier de Cotonou. Un espace de 12 hectares, 120 millions de dollars investis, des incubateurs pour start-up, des data-centers, des banques, des centres commerciaux ou encore des centres de conférence.
Pour lutter contre le chômage, le gouvernement souhaite la création de plus de 50 000 emplois, et avec l’essor d’Internet développer la ville. Le Bénin entend devenir un pôle numérique majeur de l’Afrique de l’Ouest. Mais est-ce suffisant pour être estampillée Smart City, ville de demain ? Car améliorer la qualité des services urbains et réduire les coûts n’est pas suffisant…
Faire face à la mutation de la ville, c’est relever les enjeux sociaux déterminants. C’est assurer l’accès à l’énergie, à l’eau, au traitement des déchets, au logement, à la santé et aux transports à tous les citoyens de la ville. Interagir avec ces concitoyens et créer un mieux vivre ensemble tel est le défi des villes intelligentes de demain !
Espoir de changement pour le continent africain, la smart-city implique aussi une gouvernance durable. Autrement dit, une meilleure gestion de la ville.