Chaque année, le 22 mars, le monde célèbre la journée mondiale de l’eau. C’est toujours l’occasion pour la communauté internationale de faire un bilan sur les différentes avancées en matière d’accès à l’eau potable et de respect de l’environnement. « Les eaux usées » est le thème choisi en 2017 à travers la campagne : « pourquoi gaspiller l’eau? ». En Afrique subsaharienne où, l’accès à l’eau potable reste un défi majeur, est-il pertinent de penser aux eaux usées ?
Aujourd’hui encore, en Afrique sub-saharienne, plus de 319 millions d’africains n’ont pas accès à l’eau potable. Une personne sur trois consomme de l’eau provenant de puits creusés non protégés, de camions citerne ou encore de cours d’eau mal entretenu. Sans compter que même dans les villes les plus connectées, les populations souffrent de coupure d’eau plus ou moins fréquemment.
Cette situation est due à plusieurs facteurs : la mauvaise utilisation des terres, la déforestation, le changement climatique, la consommation accrue d’eau douce en raison du développement de l’industrie, le manque d’infrastructures d’assainissement de l’eau. En outre, la qualité de cette eau est menacée par l’augmentation de la pollution, en particulier due à l’urbanisation et à l’agriculture intensive. Et les conséquences au niveau social : les inégalités de genre sont accentuées car l’approvisionnement des foyers en eau reste un devoir de femmes et de filles.
Quelles solutions pour l’Afrique?
Pour pallier au problème d’accès à l’eau potable, de nombreuses initiatives ont vu le jour. Nelson Mandela disait : « cela semble impossible jusqu’à ce qu’on le fasse ». Tour d’horizon de ces innovations qui répondent efficacement au problème d’accès à l’eau potable.
The pure Water Tech : des fontaines qui transforment l’humidité de l’air en eau potable. Développé par un jeune entrepreneur d’origine Congolaise, cette technologie est déjà utilisée en RDC, au Congo, au Cameroun et en Côte d’Ivoire.
Les valises solaires de SunWaterlife : des purificateurs d’eau autonomes et mobiles alimentés grâce à l’énergie solaire. Ces valises sont transportables et opérationnelles sur tous les points d’eau contaminés (mare, lac, rivière, puits). En Côte d’Ivoire, ce sont les entrepreneurs Thomas Kacou (fondateur de la plateforme It’s about my Africa) et Evariste Ahoui (président de l’ONG Paro-CI) qui ont voulu promouvoir ce système.
Le Safe Water Cube : un cube en inox d’environ 1 mètre cube, associé à une pompe à eau manuelle, qui fonctionne comme une fontaine qui peut recycler l’eau de pluie, des marais ou des rivières. Au Cameroun, le safe water cube est utilisé à l’université de Dschang.
Le waterwheel est un récipient en plastique en forme de roue pour faciliter le transport de l’eau. Après l’avoir rempli et rebouché, il suffit de l’incliner sur sa tranche puis de le tracter à l’aide de cordes pour le faire rouler sans effort. D’une capacité de 45 litres et d’un poids total de 45 kg en pleine charge, il permet de transporter en moyenne de deux à cinq fois plus d’eau que par les moyens traditionnels.
Dans le style inspiré par la littérature, le livre à boire de L’ONG américaine Water is Life. C’est un dispositif de filtration sous la forme d’un livre. Une fois arrachée et placée dans une boîte rectangulaire, chaque page devient un filtre capable de fournir de l’eau potable grâce à un papier recouvert de nanoparticules qui éliminent les bactéries responsables de la typhoïde, du choléra et des autres maladies. Chaque livre peut, au fil des pages, assurer la purification de l’eau nécessaire à une personne durant quatre ans.
Si on en revient au thème de l’année 2017, les eaux usées sont bel et bien une problématique pour l’Afrique. Plus de 80 % des eaux usées générées retournent dans l’écosystème sans avoir été traitées ou réutilisées. D’une mauvaise gestion des eaux usées découle des maladies souvent mortelles. Ainsi ce sont 1,8 milliard de personnes qui consomment une eau contaminées par des excréments et risquent de contracter le choléra, la dysenterie, la typhoïde ou la polio. L’insalubrité de l’eau et le manque d’assainissement et d’hygiène font 842 000 morts chaque année. Encore là, des initiatives et innovations permettent de traiter ces eaux pour leur réutilisation dans les domaines de l’agriculture, des réseaux électriques ou encore de l’énergie.
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[…] A redécouvrir sur le blog de DJOUMAN : L’accès à l’eau potable en Afrique […]
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