L’Afrique est-elle le véritable enjeu de la COP22 ?
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24 novembre 2016Depuis le 7 novembre et ce jusqu’au 18, se tient la 22ème édition de la Conférence des Parties sur le climat (COP22) à Marrakech. Axée sur les mesures mettant en œuvre l’Accord de Paris, un autre volet durant cette conférence sera sujet à grands débats : l’Afrique. En effet, plus d’une vingtaine de dirigeants africains sont attendus et ils discuteront des décisions impliquant un continent très vulnérable.
Deuxième plus grand continent au monde après l’Asie, l’Afrique c’est 54 pays et 1,1 milliard d’individus. La moitié des africains ont moins de 18 ans et selon le World Economic Forum, le contient possède 60% des réserves de terres cultivables mondiales. Son taux de croissance moyen par an a été de 5% sur les dix dernières années. Et on estime qu’en 2030, 50% des Africains seront des urbains. Autant de chiffres qui reflètent les enjeux auxquels l’Afrique doit faire face. Notamment ceux liés au changement climatique.
En effet, 7 des 10 pays les plus menacés par le changement climatique seraient africains : l’Ethiopie, l’Erythrée, le Soudan du Sud, le Tchad, la République centrafricaine, le Nigéria et la Sierra Leone. Alors que l’Afrique n’est aujourd’hui responsable que de 3% des émissions de gaz à effet de serre. Des pays comme les Etats-Unis ou la Chine représentent plus de 40% du total de ces émissions, responsables du réchauffement climatique. La Chine étant 1er au palmarès, talonnée de près par les Etats-Unis.
Adaptation, agriculture et Afrique !
Le continent va donc devoir gérer dans un avenir proche les conséquences catastrophiques du changement climatique, déjà présentes : inondations, sécheresse, impact sur la qualité de l’eau, pression démographique, urbanisation rapide et dense… Mais hasard du calendrier à Marrakech, les priorités de la conférence sont : adaptation, agriculture et Afrique. Le fameux triple AAA.
S’adapter signifie établir des stratégies aussi au niveau privée (les entreprises), public (au niveau étatique) mais aussi au niveau de la société civile. L’occasion pour les chefs d’État africains d’initier un changement profond et durable sur le continent et anticiper un scénario à priori sombre. L’Afrique doit créer un mouvement, une union voire une révolution pour ne pas prendre le chemin des pays occidentaux.
L’agriculture. Actuellement, environ 240 millions d’Africains souffrent de la faim. Pour arrêter la spirale d’individus sous-alimentés sur le continent africain, il va falloir prémunir les terres agricoles africaines mises en danger par la sécheresse. Irriguer mieux donc pour produire mieux. Mais aussi développer des filières moins polluantes et aller vers une agro-écologie générale. Une agriculture respectueuse. La crise alimentaire a déjà commencé dans certains pays comme la Somalie et l’Éthiopie. Il faut désormais arrêter l’hémorragie.
L’Afrique, terre de tous les possibles ? On pourrait allonger la liste de tous les secteurs touchés par le dérèglement climatique et alourdir le sentiment d’urgence. Mais aujourd’hui, l’Afrique est à un tournant. Elle est face à un défi de taille et doit faire des choix. Choisir les énergies renouvelables et renoncer aux énergies fossiles. Un travail de longue haleine pour les états africains, les entrepreneurs et les particuliers. Le continent a tous les atouts pour y arriver. Il s’agit maintenant d’agir…
Crédit photo : Freepik
4 Comments
Excellente résumé, j’aimerais connaitre si possible, les outils de promotion de efficacité énergétique mis sur pieds pour l’Afrique.
Bonsoir Anyssé,
Merci pour votre message et très bonne question ! Nous attendons de faire le bilan de la COP22, nous n’hésiterons pas à revenir vers pour répondre plus efficacement à votre question…
À bientôt,
L’équipe Djouman
Au moment même où l’Afrique commence enfin son émergence on nous parle de réchauffement climatique et autres …
Pourquoi cette problématique n’a pas été posée lorsque les grandes puissances ( responsables à environ 75% de pollution ) commençaient leurs ascensions?
Bonsoir,
Excellente question en effet.. Mais comme on dit le mal est fait. Il s’agit maintenant pour l’Afrique de ne pas reproduire les erreurs du monde occidental, et elle en a les moyens. C’est une question de volonté et elle n’est pas la plus facile. Les gouvernements (et les entreprises privées, la société civile… car l’union fait la force) vont devoir agir pour emmener le continent africain sur la bonne voie. Espérons que cela porte ses fruits…
Merci,
L’équipe Djouman