Chaque année, nombre de villes d’Afrique sub-saharienne subissent des inondations qui coutent chères en dégâts matériels mais également en vie humaine. Il y a quelques mois, des villes comme Abidjan ou encore Niamey ont été sous le coup de ces intempéries. Tour d’horizon de quelques solutions possibles pour prévenir ces catastrophes.
Il est vrai que l’espace littoral africain de l’ouest au centre souffre de plein fouet des conséquences du changement climatique. La saison des pluies arrive souvent en décalé avec des précipitations d’une intensité inhabituellement importante. En Juin dernier, à Abidjan, le niveau de l’eau est monté jusqu’à 2,50 mètres dans des maisons.
L’urbanisation croissante le long des côtes rend ces zones particulièrement vulnérables. Pour certains pays, à l’instar du Sénégal ou de la Mauritanie, ces zones représentent plus de 40% du lieu de vie de la population. Un exemple au Togo, la plaine du Zio a subi une transformation si accélérée qu’elle s’est transformée en une agglomération périurbaine en l’espace de quelques années. Il est donc important de savoir comment les préserver.
Il faut prendre en compte le caractère multiplicateur de l’influence humaine sur nos territoires : les situations sont donc aggravées. Bien sûr, la planification territoriale reste très déficiente (construction en zones inondables, non-application des plans d’aménagement urbain) ce qui expose plus de personnes et plus de biens à des phénomènes de crues exceptionnelles.
On serait tenter de penser que la responsabilité incombe au climat ou encore aux autorités publiques.
En réalité, nous avons TOUS une responsabilité. Les espaces verts ont disparus des villes, aussi bien dans l’espace public que dans l’habitat des particuliers. Les jardins ont disparu au profit du tout béton : Les eaux de pluie ruissellent sur le béton. Elles terminent leur course dans les canalisations, qu’elles font déborder. Surtout que les caniveaux sont régulièrement obstrués par des déchets : plastiques, ordures ménagères, etc…
Les retenues d’eau aussi qui se forment deviennent des sources d’amoncellement de détritus et des nids à moustiques. Les espaces verts permettent de retenir les eaux de pluies et facilitent l’infiltration dans le sol des eaux. Tout le monde peut donc agir à son niveau : pensez à remettre du couvert végétal chez vous !
Les constructions poussent à un rythme effréné dans les grandes métropoles mais peu voir pas de programmes immobiliers y incluent des espaces verts. L’action vient de chacun, dans son respect du patrimoine paysager, écologique et social.
Elle provient aussi de savoirs locaux accumulés et riches d’enseignements en matière d’observation des faits climatiques. Par exemple, à Saint-Louis au Sénégal ou à l’ancienne cité de Grand-Lahou en Côte d’Ivoire, les autorités et habitants n’ont pas mesuré assez l’impact de l’avancée de l’océan (de 2 à 5 mètres/an sur ces côtes) sur ces vieilles villes dont l’héritage culturel a alors été englouti. Les calendriers traditionnels basés sur l’observation du vécu au quotidien permettaient d’établir des stratégies d’adaptation pour les communautés locales mais aussi de maintenir son environnement direct de vie.
A cet héritage culturel local s’ajoutent des nouveaux outils comme la nécessité de décrire un plan local d’urbanisme, de créer un mouvement d’action (comme Programme de gestion du littoral Ouest-africain WACA), d’utiliser des bases de données géographiques et de mieux intégrer le vivant autour de nous pour continuer de nous procurer les services écosystémiques nécessaires à notre survie.
Pour finir sur un exemple d’ingénierie écologique, le lagunage à laitue d’eau a été testée à Ouagadougou au Burkina Faso comme technique d’alternative d’assainissement efficace pour l’épuration des eaux usées domestiques notamment dans le contexte sahélien. Son efficacité réside surtout de l’acceptabilité sociale et du degré de prise en compte des contextes socio-économiques et socio-techniques locaux lors de la conception de ce système intégré au paysage.
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