Les énergies renouvelables sont porteuses de bien d’espoirs pour l’Afrique: perspective de croissante durable, amélioration des conditions de vie des populations, accès à une énergie pour tous, lutte contre le changement climatique. Même si les défis pour y arriver sont de taille, elles représentent un réelle potentiel de croissance économique et social.
Ce n’est un secret pour personne: l’Afrique a un potentiel énorme en matière d’énergies renouvelables. Elle dispose notamment d’un taux d’ensoleillement élevé, d’un important potentiel hydroélectrique, de vents forts qui permettraient le déploiement de l’énergie éolienne, ainsi que de ressources considérables pour la biomasse (la valorisation des déchets).
Pourtant les pays d’Afrique sub-saharienne ont un déficit énergétique énorme. En termes d’accès à l’électricité, la capacité de production électrique est de 90GW pour toute l’Afrique sub-saharienne. Ce qui est moins que la puissance installée de la Corée du Sud dont la population représente 5% de celle de l’Afrique sub-saharienne. Cela constitue un frein énorme pour les activités économiques. D’autant plus que l’électricité est peu fiable: elle est souvent intermittente et les infrastructures existantes sont vieillissantes. D’où le recours à des groupes électrogènes fonctionnant au pétrole, ce qui rend l’électricité très chère. Côté population: 2 africains sur 3 n’ont pas accès à l’électricité avec les zones rurales plus fortement touchées que les villes. Pour faire face à leur besoin en électricité, ces populations utilisent des lampes à kérosène qui posent de grave problèmes de sécurité, de pollution et encore une fois de coûts très élevés. Le manque d’accès à une énergie propre dégrade considérablement le niveau de vie: l’utilisation du bois et du charbon pour faire la cuisine cause près de 600 000 décès par an du fait de la pollution engendrée.
Les énergies renouvelables sont une vraie opportunité pour l’Afrique. Elles permettraient d’avoir un développement moins polluant, de créer des emplois, de développer des compétences locales, de préserver les ressources naturelles, de réduire de la pauvreté… Les énergies renouvelables ont la particularité de pouvoir être déployées via des infrastructures décentralisées et de tailles variables (mini-réseaux ou centrales plus ou moins grandes). Elles sont plus faciles à gérer et à entretenir, et nécessitent des investissements moins importants que des réseaux électriques traditionnels. Elles permettraient de rendre l’énergie accessible techniquement à tous et abordable financièrement même aux populations à revenus les plus faibles. Les entrepreneurs locaux ont incontestablement un rôle majeur à jouer pour permettre l’accès à ces énergies et technologies propres aux populations. Mais pour y parvenir, ils devront bénéficier de financements notamment ceux de bailleurs de fonds internationaux. Il faudra aussi qu’ils soient soutenus par les états et il faudra bien sûr faire de la collaboration un facteur de succès : permettre à ces entrepreneurs de se développer et de travailler aux cotés de plus grandes entreprises africaines ou étrangères.
Le développement des énergies renouvelables en Afrique est bien au centre de toutes les attentions. Les états, les institutions internationales en passant par le secteur privé, tous ont un plan pour promouvoir les énergies renouvelables sur le continent. La banque africaine de développement a notamment annoncé son plan d’action pour éradiquer la pauvreté énergétique de l’Afrique d’ici à 2025, le « New Deal for Energy in Africa« . Différentes initiatives venant d’entreprises ou de personnalités ont également vu le jour. A l’instar du programme lighting Africa porté par le chanteur Akon ou encore Schneider Electric qui a crée un fonds pour l’accès à l’énergie en Afrique. La question des énergies renouvelables et surtout son financement seront au cœur des débats de la COP21.
Il faut tout de même rester réaliste car de nombreux projets annoncés n’ont jamais vu le jour. C’est le cas de Désertec qui projetait de développer des installations solaires géantes dans le Sahara et au Moyen-Orient pour alimenter l’Europe. C’est peut-être la preuve que les projets pharaoniques sont trop complexes à mettre en oeuvre et qu’au final ils ne profitent qu’à très peu de personnes.
De nombreux pays africains ont lancé des programmes pour favoriser le développement des énergies propres sur leur territoire. Certains d’entre eux ont une position assez ambigüe car ils continuent en parallèle à investir dans les énergies fossiles ou le nucléaire. Le Nigéria, par exemple, s’est doté d’un nouveau cadre réglementaire pour faciliter le rachat de l’électricité produite à partir d’énergies renouvelables. Paradoxalement ce pays a annoncé la construction de centrales nucléaires pour renforcer sa capacité électrique. Le Sénégal a pour sa part une politique pour le développement des énergies renouvelables et dans le même temps a choisi de construire de nouvelles centrales à charbon pour faire face à la demande croissante en électricité. Il est clair que les états africains ont un rôle important à jouer pour que les énergies renouvelables soit un moteur de développement en Afrique.
Sources:
International Renewable Energy Agency, IRENA
ENERGIE, POPULATION, ET PLANÈTE, Rapport sur les progrès en Afrique 2015, Africa Panel Progress
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