A l’heure où les états peinent à relever les défis que l’Afrique de l’ouest connaît (agriculture, énergie, développement durable, santé, …), une poignée de femmes et hommes créent des entreprises avec un état d’esprit bien particulier. Leur principal objectif : améliorer la qualité de vie de leurs concitoyens par la création d’entreprises responsables et économiquement viables.
L’entrepreneuriat social est une manière d’entreprendre qui place l’efficacité économique au service de l’intérêt général. Quel que soit le statut juridique des entreprises (SA, SARL, association, coopérative, …), leurs dirigeants font du profit un moyen pour créer un impact positif sur la société ou l’environnement.
Afin de promouvoir l’entrepreneuriat social en Afrique de l’ouest, l’initiative Ricochet a réaliser le court-métrage « Dans leurs yeux », véritable immersion dans le parcours de 12 entrepreneurs sociaux sénégalais, burkinabés et béninois.
Tout d’abord la famille peut être l’un des premiers obstacles à la création de ce type d’entreprises.
Le choix de l’entrepreneuriat représente une prise de risque souvent mal perçue. Le fonctionnariat représente, encore pour beaucoup de personnes, la sécurité de l’emploi, un salaire élevé et la reconnaissance sociale.
Imaginez alors qu’en plus de cela, l’entrepreneur tente de répondre à un problème de société, faisant passer l’intérêt commun avant ses intérêts personnels. Ces entrepreneurs sociaux se retrouvent alors en décalage par rapport à une majorité pour qui l’enrichissement personnel et la reconnaissance sociale est la priorité.
Autre difficulté et non des moindres : le financement.
Une des principales interrogations pour tout jeune entrepreneur se résume ainsi : comment prouver à des investisseurs que son projet est viable malgré sa jeunesse et son expérience limitée ? La réalité est assez dure : les banques locales prêtent peu voire pas aux PME, les aides des états sont quasi inexistantes et le crowdfunding ne « marche » pas pour des projets africains. Il n’existe que peu de possibilités pour ces jeunes en soif de création.
Yaye Souadou Fall, entrepreneuse sénégalaise de 23 ans à la tête de la start-up e-cover, en témoigne : « Quand j’ai commencé mon projet, je n’avais que 20 ans et 30 000 FCFA. 30 000 FCFA, ça fait même pas 50 euros. Mais on voulait juste prouver aux gens que c’était possible. »
Pour autant, ce n’est pas une fatalité car il existe des alternatives pour financer son projet. Par exemple, candidater à des appels à projets ou avoir une autre activité génératrice de revenus en parallèle de son entreprise. Le développement d’internet, des incubateurs, ou encore du micro-crédit peuvent aussi aider à la croissance de ces jeunes pousses prometteuses dont l’avenir de l’Afrique dépend en partie.
Quoi qu’il arrive, une détermination sans faille et un dévouement total à son projet sont indispensables.
Comme le confie Godfrey Nzamujo, directeur du centre Songhaï au Bénin : « La situation socio-économique est toujours défavorable dans l’entrepreneuriat, c’est classique. Face à ça qu’est-ce qu’on fait ? C’est développer des peaux de crocodiles, être vraiment fort. Ce sont les gens qui vont en être capables de faire ça qui vont réussir. » Pour lui, qu’il s’agisse d’entrepreneuriat pour soi ou pour les autres, il faut se battre avec ses armes pour réussir.
Malgré tous ces obstacles, certains parviennent à mettre en place des solutions locales adaptées à leur environnement qui contribuent au développement humain et économique de leur région. Montrant ainsi à ceux qui en doutent que création de richesse économique peut aller de pair avec impact social et environnemental.
L’enjeu du développement de l’entrepreneuriat en Afrique de l’Ouest se reflète bien dans cette phrase de Mathieu Aly Faye, jeune entrepreneur sénégalais dans l’agro-écologie : ”Rien ne sert de réussir si les autres autour de moi ne réussissent pas aussi”.
Article écrit avec la contribution de Ricochets
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[…] vous demandez comment vous lancer dans l’entrepreneuriat social en Afrique, comment créer une entreprise qui pourra impacter positivement votre communauté, votre pays […]